28-03-2024 10:31 AM Jerusalem Timing

Pas de répit dans les combats dans la capitale yéménite

Pas de répit dans les combats dans la capitale yéménite

Les rebelles houthistes n’ont pas cessé leur offensive. Bien au contraire, ils ont revu à la hausse leur demandes.

Les combats se poursuivaient dimanche à Sanaa en dépit d'efforts acharnés de l'ONU pour mettre fin au conflit meurtrier entre rebelles chiites  cherchant à être associés au pouvoir yéménite et islamistes sunnites d'Al-Islah soutenus par l'armée.
   
L'émissaire de l'ONU Jamal Benomar avait annoncé la veille un accord politique pour sortir "le Yémen de sa crise actuelle", mais il n'en avait pas défini les contours et avait déploré la poursuite des violences qui ont fait des dizaines de morts cette semaine.
   
Depuis jeudi, le nord de la capitale yéménite n'a pas connu un seul moment de répit dans le bras de fer opposant les rebelles chiites d'Ansaruallah et les combattants islamistes sunnites d'Al-Islah.
   
De fortes explosions ont été entendues à la mi-journée dans le nord de Sanaa, alors que les échos des bombardements et des tirs en provenance de ce secteur étaient clairement audibles tôt le matin dans le reste de la capitale, selon des correspondants de l'AFP sur place.
   
En dépit d'un couvre-feu nocturne décrété samedi par les autorités dans quatre quartiers du nord de Sanaa, les affrontements n'ont pas cessé durant la nuit.
   
Ils se sont concentrés autour du campus de l'Université Al-Iman, un bastion des salafistes membres du parti islamiste Al-Islah, que les rebelles chiites cherchent à prendre, selon diverses sources.
   
Selon des sources concordantes, le fondateur de l'université, le religieux salafiste Abdel Majid al-Zendani, ennemi juré des rebelles , se trouve dans l'enceinte d'Al-Iman, tout comme le général Ali Mohsen al-Ahmar. Ce dernier, qui avait conduit une dissidence contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, est également honni par les rebelles.
   
 

Accord de 'sortie de crise'
   
Après avoir rencontré le chef des rebelles chiites Abdel Malek al-Houthi dans son fief de Saada (nord), M. Benomar a annoncé tard samedi un accord de "sortie de crise" au Yémen.
Il n'a néanmoins pas précisé si cet accord impliquait une trêve à Sanaa, un retrait des combattants rebelles de la capitale ou encore la levée des sit-in de protestation. On ignore également quand cet accord sera signé par les parties en conflit et le cadre proposé pour une participation au pouvoir d'Ansaruallah, le bras politique des rebelles.
   
Dans un communiqué, l'émissaire de l'ONU s'est contenté d'indiquer que des préparatifs étaient en cours pour la signature d'un accord qui sera "un traité national permettant de faire avancer le processus pacifique" au Yémen.
   
Après avoir campé début août aux entrées de la capitale et organisé des manifestations pour demander l'éviction du gouvernement "corrompu", les rebelles ont durci leur mouvement en lançant un assaut le 9 août contre le siège du gouvernement.
   
La manifestation a été réprimée dans le sang par la police et on a dénombré au moins sept morts parmi les manifestants.
   
 

Ecoles et commerces fermés
   
Malgré des concessions du pouvoir qui a accepté la formation d'un nouveau gouvernement et la baisse des prix du carburant, les rebelles chiites n'ont pas cessé leur offensive, ignorant même une injonction du Conseil de sécurité de l'ONU.
   
Ils ont au contraire, selon diverses sources politiques, revu à la hausse leur demandes, exigeant un droit de regard sur le choix des ministres et un accès de leur région à la mer.
   
Depuis quatre jours, les combats se sont particulièrement intensifiés dans le nord de la capitale. Près de 40 personnes ont été tuées durant la seule journée de jeudi.
 Au moins cinq civils ont trouvé la mort samedi alors que les pertes parmi les combattants se comptent par dizaines.
   
Ces combats ont provoqué la suspension des vols des compagnies étrangères, l'aéroport étant situé dans la zone des affrontements.
L'Université de Sanaa et les écoles ont été fermées, les marchés aussi, et les commerçants ont baissé leurs rideaux.
 
Les habitants des quartiers nord ont commencé à fuir la zone de combats, tandis que le reste de la capitale commence à ressembler à une ville morte.