28-03-2024 03:20 PM Jerusalem Timing

Offensive arabo-américaine contre le Yémen: Plus de 20 martyrs

Offensive arabo-américaine contre le Yémen: Plus de 20 martyrs

La Maison Blanche apporte un soutien "en logistique et en renseignement" à cette agression. Outre les pays du Golfe, l’Egypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan se sont portés volontaires pour participer aux raids.

L'Arabie saoudite a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une agression militaire flagrante contre le Yémen impliquant "plus de 10 pays" pour défendre son allié le président yéménite sortant Abd Rabbo Mansour Hadi.

Plus de 20 yéménites, dont des femmes et enfants, sont tombés en martyre et 30 autres ont été blessés suite au raids saoudiens nocturnes, selon le correspondant de la chaine AlManar au Yémen. L'armée yéménite a pour sa part fait état de 13 civils tués.

L'intervention militaire lancée par l'Arabie saoudite "vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical houthi de prendre le contrôle du pays", a prétendu l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, Adel al-Jubeir, lors d'une conférence de presse.

Sachant que le mandat de deux ans accordé au président sortant Hadi à la fin de 2011 a pris fin le mois de février 2014.

Les opérations se limitent pour le moment à des frappes aériennes sur différentes cibles au Yémen, mais d'autres forces militaires sont mobilisées et la coalition "fera tout ce qu'il faudra", a-t-il ajouté.

"Israël" se porte aux côtés de l’Arabie dans sa guerre contre les Houthis appuyés par l’Iran, a écrit le quotidien israélien Israel Hayom, qui a évoqué des intérêts communs entre l’Arabie et "Israël".

Selon la chaine satellitaire saoudienne AlArabiya, "100 avions et 150 mille combattants ainsi que des unités maritimes saoudiens ont participé à cette opération".

Un avion saoudien abattu

Selon des sources militaires au Yémen et des témoins, plusieurs sites sensibles, dont une base aérienne et le palais présidentiel, ont été visés jeudi dans le cadre de cette agression et un incendie s'est déclaré dans le palais présidentiel.

Les Yéménites affirment que l'Arabie entend par ces raids affaiblir l'armée yéménite pour déstabiliser leur pays à l'instar de la Libye.

De violentes explosions secouaient la capitale avec l'entrée en actions de la DCA au passage des avions de combat. Un avion saoudien a été abattu par les forces yéménites, selon des sources yéménites. Les débris de l'avion en flammes ont été filmés par les médias locaux.

Zone d'exclusion aérienne

Selon l’AFP, l'aéroport international, la base aérienne Al-Daïlami, attenante à l'aéroport, dans le nord de la capitale, ainsi qu'un campement des forces spéciales ont été la cible des avions de combat saoudiens.

Selon ces sources, les raids ont visé également le siège du bureau politique des Houthis.

Plus au sud, la base aérienne d'Al-Anad, la plus grande du Yémen, dont l’armée et les forces révolutionnaires ont pris le contrôle mercredi, a été également l'une des cibles des raids, a-t-on ajouté de même source.

Les raids ont cessé aux premières heures de la journée, a affirmé le correspondant d'AlManar. Il a fait état de manifestations de colère massives qui seront organisés dans la journée contre cette agression.

Selon l'agence saoudienne Spa, les raids ont permis de "détruire les défenses aériennes des rebelles houthis, la base aérienne Al-Daïlami (attenante à l'aéroport de Sanaa), des batteries de missiles SAM et 4 avions de combat".

L'aviation saoudienne "a pratiquement sécurisé l'espace aérien yéménite où elle s'emploie à mettre en place une large zone d'exclusion aérienne", a déclaré un conseiller saoudien.

Reprise des raids aériens saoudiens contre Sanaa

Un nouveau raid saoudien a visé ce jeudi vers midi des domiciles dans les alentours de l’aéroport de Sanaa, faisant plusieurs victimes, a rapporté notre correspondant.

Une coalition de 10 pays

"Nous avons une coalition de plus de 10 pays qui participent ou vont participer à ces opérations", a affirmé l'ambassadeur saoudien, sans nommer de pays.

L'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweit, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont indiqué dans un communiqué avoir "décidé de répondre à l'appel du président (sortant) Hadi" d’intervenir au Yémen.

Le sultanat d'Oman a refusé de participer à cette agression.

L’Egypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan se sont portés volontaires pour participer à ces raids, a ensuite rapporté l'agence saoudienne Spa.

"L'Egypte annonce son soutien politique et militaire à l'action de la coalition des pays soutenant le gouvernement légitime au Yémen", lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères égyptien.

"La coordination est en cours avec l'Arabie saoudite et les pays du Golfe pour préparer la participation d'une force aérienne et navale égyptienne, et une force terrestre si la situation l'impose, dans le cadre de l'action de la coalition", précise le texte.

Washington apporte un soutien logistique

La Maison Blanche a indiqué qu'elle apportait un soutien "en logistique et en renseignement" à l'opération.

 "Vous avez une milice qui contrôle ou pourrait contrôler des missiles balistiques, des armes lourdes et une force aérienne. Je ne me rappelle aucune autre situation dans l'histoire où une milice dispose d'une force aérienne. (...) C'est donc une situation très dangereuse", a fait valoir l'ambassadeur, en allusion aux forces révolutionnaires appelées les Houthis ou Ansarullah.

Ces derniers sont impliqués dans une guerre sans merci contre les takfiristes d’Al-Qaïda et les forces de Hadi accusés de corruption et de soumission aux forces étrangères.

L'ambassadeur saoudien a pour sa part indiqué disposer "de moyens aériens d'un certain nombre de pays". Il a déclaré que "des moyens militaires sont en route vers le royaume pour participer à ces opérations".

"L'usage de la force est toujours un dernier ressort et c'est avec une grande réticence que nous avons pris cette décision avec nos partenaires du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis et Qatar, ndlr) et d'autres pays extérieurs" à ce Conseil, a-t-il dit.

Cette agression intervient quelques heures après l’entrée de l’armée yéménite et des forces révolutionnaires à Aden, où s’étaient retranché Hadi et ses collaborateurs.