17-04-2024 01:00 AM Jerusalem Timing

Yémen: militaires saoudiens tués ou faits prisonniers par des tribus

Yémen: militaires saoudiens tués ou faits prisonniers par des tribus

Alors que les civils constituent le gros lot des victimes des raids aériens saoudiens et arabes, l’Arabie se targue d’avoir mené 1.200 raids contre ce pays, depuis le 26 mars derniers.

19ème jour de la guerre de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, le pays arabe le plus pauvre d’entre eux: les tribus yéménites détiennent toujours la position militaire saoudienne d’al-Manarat située du côté saoudien de la frontière avec la province de Saada, au nord du Yémen.

Selon le correspondant d’al-Manar, les forces saoudiennes, aériennes et terrestres  ne sont pas parvenues à reprendre cette position située au sommet d’une montagne.

Celle-ci a été conquise  samedi par la tribu Takhyat, avec le soutien des combattants d’une autre tribu, les Hamadane. Ces deux tribus qui ne font pas partie de l’organisation houthie des Ansarullah ont réagi à une offensive menée par les garde-frontières saoudiens contre eux et qui a causé la mort de 4  de leurs membres.

Alors que les sources sécuritaires ont assuré pour al-Manar que des dizaines de militaires saoudiens ont été tués ou faits prisonniers, il est question selon la télévision iranienne arabophone al-Alam de 18 militaires saoudiens ayant été faits prisonniers, dont 8 officiers.

Les autorités saoudiennes quant à elles n’ont  reconnu que la mort de 3 officiers saoudiens, sans révéler les circonstances.

Al-Alam rend compte que les tribus sont entrées en territoire saoudien et se sont emparé des positions saoudiennes à Akefat, Der Assaker, et Manarwat

Dans leurs raids en représailles à la prise de leurs positions frontalières, les saoudiens ont visé deux sites civils à Saada : les marchés populaires al-Khafaji et Anad , causant d’importantes pertes humaines et de destruction.

«  Cette attaque a visé les civils sans armes. C’est une offensive américano-sioniste-saoudienne qui vise les infrastructures aussi », a dit un témoin oculaire pour le correspondant d’al-Alam au Yémen.
Avant d’ajouter : «  Nous n’allons pas rester impassibles ni nous laisser faire. Même si nous devons faire des sacrifices, ceci ne nous en dissuadera pas ».  

Les Houthis prennent Sarouah

Dans la province de Ibb, à l’est du Yémen, les houthis et leurs partisans de l’armée yemenite et des volontaires combattants des Comités populaires avancent toujours.

Ce dimanche matin, rapporte le site Houna al-Yaman (Ici le Yémen), ils se sont emparés de la totalité de la municipalité de Saraouh, après des combats avec des miliciens du parti du Rassemblement yéménite al-Islah (proche des Frères musulmans du Yémen), et qui voulaient la prendre.

La position de ces derniers a été elle aussi conquise et ses équipements militaires pris en butin.


Attaque contre un poulailler et des maisons  

Le sud du pays aussi n’est pas du tout épargné. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’aviation saoudienne a tiré deux missiles air-sol contre le village al-Zahra, dans la province de Taaz. Selon l’agence yemenite « Yemeni Press », au moins 15 personnes sont tombées en martyre, dont de nombreux enfants (voir photos). La première attaque a frappé de plein fouet un poulailler aux confins du village et la deuxième ses maisons.

Le village se trouve à proximité du camp militaire du contingent 22.

Les travaux d’évacuation des victimes des décombres ne sont pas encore terminés.  


Version AFP

Dans l’agence AFP, cette attaque est présentée comme ci-dessous, à la foi d’un médecin dont l’identité n’est pas précisée : « Des avions de la coalition arabe ont bombardé avant l'aube le Camp 22 dans la région d'al-Dhahra, dans la province de Taëz, faisant 15 morts parmi les rebelles chiites Houthis et leurs alliés.. Huit autres insurgés ont été blessés ».
   
Selon l’AFP, la base dépend de la Garde républicaine, unité d'élite restée loyale à l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, contraint à la démission en 2012 après 33 ans de pouvoir.

M. Saleh s'est allié aux Houthis qui ont pris en janvier 2014 le contrôle total de la capitale Sanaa, dans le nord, avant d'étendre leur influence vers l'ouest, le centre, puis le sud, où ils ont poussé à l'exil l'actuel chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi.


1.200 frappes en 19 jours

Samedi, le porte-parole saoudien de la coalition le général Ahmad al-Assiri a affirmé que celle-ci avait mené au total 1.200 frappes aériennes au Yémen depuis le début de l'intervention le 26 mars.

Le nombre des raids est passé de 35, à 50 puis à 80 par jour, a-t-il signalé, assurant que leur nombre s’est élevé à 120 samedi.

Selon lui, ces raids ont neutralisé les capacités aériennes et balistiques des rebelles et de leurs alliés, et ils "vont se poursuivre".

«  L’attaque terrestre aura lieu le moment propice », a-t-il affirmé aussi.
 

Bilan géographique  
   
Selon l'AFP, au plan national, les combats affectent 15 des 22 provinces du pays: Aden, Daleh, Lahj, Abyane, Chabwa, Taëz, Ibb, Baida, Hodeida, Raymah, Amrane, Hajja, Saada, Jawf et Marib.
   
Le réseau Al-Qaïda, implanté dans le sud-est du pays,   a pris le contrôle de Moukalla, la capitale de la province de Hadramout (sud-est).