28-03-2024 04:13 PM Jerusalem Timing

L’Arabie Saoudite avorte la conférence de Genève sur le Yémen, un avion abattu

L’Arabie Saoudite avorte la conférence de Genève sur le Yémen, un avion abattu

Les raids saoudiens contre la population ne connaissent pas de répit.

Les forces armées et populaires yéménites continuent de repousser par tous les moyens disponibles la machine de guerre destructrice saoudienne.

La chaine de télévision yéménite al-Massira a diffusé dimanche des images depuis Saada sur un avion de chasse saoudien, abattu à Bani Kheyrane (nord de Sanaa) par les batteries de défense anti-aérienne.

Le correspondant d'al-Manar a indiqué que l'avion a été abattu à Malil dans la province de Ktaf (à Saada).

Toutefois, les autorités saoudiennes n'ont pas fait de commentaires sur cette information.

Par ailleurs, l’armée yéménite et les comités populaires ont réussi à sécuriser les régions de Mejhafa et Haroura à Lahj (centre) après avoir chassé les miliciens d’al-Qaïda.

Samedi, les forces yéménites ont réussi à prendre le contrôle d’un camp stratégique de miliciens d’al-Qaïda à Saïd dans la province de Chabwa.

Selon une source militaire s’exprimant à l’agence de presse yéménite Saba, 10 chars, une lance-roquette, des équipements militaires ont été restitués après avoir été pillés par les terroristes d’al-Qaïda.

Au cours des affrontements à Saïd et dans le camp, 30 miliciens d’a-Qaïda ont été éliminés, d’autres blessés et certains détenus.
 

Et en riposte aux bombardements saoudiens, l’armée yéménite et les comités populaires ont lancé dimanche plus de 80 missiles sur des positions militaires saoudiennes, notamment sur le bâtiment des garde-frontières à Tawwal (Jizane) et la position militaire de Saqqam, détruisant deux chars et un véhicule militaire.


Poursuite de l'offensive

Quant à l'offensive saoudienne, les avions de chasse  ne quittent pas le ciel du Yémen, bombardant des sites vitaux dans plusieurs provinces yéménites et faisant des pertes en vies humaines.

Des raids saoudiens ont visé la faculté de l’aviation et de la défense civile  ainsi que la salle des conférences, faisant des victimes.

A Emrane, l’aviation saoudienne a frappé le Mont de Din et la région d’al-Qahoum, détruisant une mosquée, des maisons et provoquant de grandes pertes matérielles.

A Aden au sud, les forces de l’agression ont perpétré un massacre contre une famille et deux autres ont été blessés dans un raid sur la région de Tawahi.

Report de la conférence du dialogue

Alors que la communauté internationale accuse les forces yéménites et les houthis de rejeter tout dialogue en vue de résoudre la crise au Yémen, c’est l’Arabie Saoudite qui vient de provoquer le report de la conférence du dialogue à Genève, prévue ce 28 mai.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les conditions saoudiennes pour la participation yéménite au dialogue sont humiliantes pour les Nations Unies elles-mêmes.

Ces conditions ont été définies lors de la visite du nouvel émissaire de l'Onu pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Riyad a réclamé le choix des participants et des dirigeants de la conférence et la détermination préalable de ses résultats!

Ceci a obligé le secrétaire général de l’ONU de reporter l’invitation des parties concernées au dialogue. D’ailleurs, il ne s’agit pas de la première gifle portée aux efforts de Ban Ki Moon. 

Ce dernier avait déjà réclamé à maintes reprises un cessez-le-feu au Yémen, et affiché son mécontentement face au rejet saoudien de ses appels. L’obstination saoudienne l’a poussé à geler son initiative, alors que la situation humanitaire au Yémen est devenue très alarmante. Sachant qu’une partie des aides humanitaires venues de l’étranger ont été bombardées par les avions saoudiens juste à leur arrivée.  

C’est ainsi que l’équipe chargée d’organiser la conférence a dû annuler les réservations de vols à Genève à la dernière minute, soit dans la nuit de dimanche à lundi.

Offense contre l’ONU

Abd Rabbo Mansour Hadi, le président yéménite sortant, et résident en Arabie Saoudite, a adressé un message similaire à Ban Ki Moon. « Le gouvernement yéménite tient à jouer un rôle essentiel et efficace dans le parrainage et la poursuite des consultations entre les composantes politiques, parce que le gouvernement est responsable de la passation pacifique du pouvoir », a écrit Hadi dans sa lettre au dirigeant de l’ONU.

De plus, Hadi insiste à déterminer ceux qui méritent de participer à la conférence consultative. « Toutes les composantes politiques yéménites ont participé à la conférence de Riyad et ont rejeté catégoriquement le coup d’Etat. Il n’est pas permis de renoncer aux acquis du peuple ni à sa légitimité », a-t-il souligné, ajoutant que « les références et le plafond des pourparlers ont été déterminés lors de cette conférence ».

Pour lui, la référence essentielle pour toute solution doit être l’initiative du Golfe et la résolution onusienne 2216, négligeant l’accord de « paix et partenariat ». Il a exigé le désarmement des houthis, leur retrait des villes et leur renonciation au pouvoir, sans pour autant accepter leur participation au dialogue !

En effet, Hadi veut que les Nations Unies parlent en son nom et au nom de la « légitimité  yéménite », et réclame la participation du secrétariat général du conseil de la coopération du Golfe aux pourparlers à l’ONU.


Source: Al-Akhbar, Al-Alam