19-04-2024 02:17 PM Jerusalem Timing

Bombardement de Kunduz: MSF "ne croit pas" à une erreur de l’armée US

Bombardement de Kunduz: MSF

Lundi , les autorités américaines ont cherché à se défausser derrière le gouvernement afghan.

Le bombardement meurtrier mené par l'aviation américaine sur l'hôpital de MSF à Kunduz, dans le nord-est de l'Afghanistan, et qui a tué 22 personnes en fin de semaine dernière , n'était "pas une erreur", contrairement aux affirmations de l'armée américaine, a estimé mardi le président de Médecins sans frontières France.
   
"Je ne pense pas que c'était une erreur des Américains, je suis même persuadé que ce n'était malheureusement pas une erreur", a déclaré Mego Terzian, au cours d'une audition à Paris devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française.
 "C'est un acte qui relève d'une inconséquence criminelle", a accusé le responsable de l'ONG qui n’a pas détaillé les raisons de ses soupçons.


Une frappe demandée par les Afghans, décidée par les Américains

Mardi à Washington, le général américain commandant la mission de l'Otan en Afghanistan, le général John Campbell, a reconnu la responsabilité américaine, invoquant une "erreur".
 

L'hôpital de MSF "a été touché par erreur" dans une frappe américaine "demandée" par les Afghans mais décidée par "la chaîne de commandement américaine", a-t-il affirmé devant la commission des forces armées du Sénat US.

Lundi , les propos du général Campbell soulignant que la frappe avait été demandée par les autorités afghanes avaient donné l'impression que les autorités américaines cherchaient à se défausser derrière le gouvernement afghan.
"Pour être clair, la décision de mener une attaque aérienne était une décision américaine, prise dans la chaîne de commandement américaine", a convenu le général Campbell.


Trois enquêtes

 
Trois enquêtes, américaine, afghane et de l'Otan sont en cours pour établir les conditions dans lesquelles le bombardement a été décidé et mené, et le chef militaire a promis la "transparence" sur ses résultats.
   
Le général américain qui se trouve à Kunduz pour mener l'enquête recueille non seulement les témoignages des militaires sur place mais aussi ceux du personnel de MSF, selon le général Campbell.
 "Il a parlé à quelques-uns" d'entre eux, et "continue de se rendre dans des endroits où il peut parler à des médecins, des infirmières des survivants, pour être sûr qu'il a toute l'histoire", a-t-il déclaré.
"La plus grande partie" de Kunduz est aujourd'hui sous le contrôle des forces afghanes, selon le général.


Mais le fait que les talibans aient réussi à s'emparer de la ville, même brièvement, a démontré comme d'autres batailles récentes que les forces afghanes n'étaient pas encore prêtes à tenir leur terrain face aux talibans.

 

Garder des troupes américaines


Reconnaissant la situation, le général Campbell a indiqué qu'il proposait de muscler le dispositif militaire américain et de garder plus de troupes américaines que prévu dans le pays après 2016.

Pour l'instant, les Etats-Unis ne prévoient de maintenir en Afghanistan après 2016 qu'une force résiduelle d'un millier de soldats, contre 9.800 en ce moment.
   
Cette force serait concentrée à l'ambassade à Kaboul. Les militaires américains n'auraient plus par exemple de base à Bagram, près de la capitale.
Mais le général a indiqué devant la commission sénatoriale qu'il avait proposé à la Maison Blanche des "options" pour conserver un dispositif militaire américain "supérieur" à celui prévu pour le moment.

 

Avec AFP