28-03-2024 01:19 PM Jerusalem Timing

L’Arabie en danger, l’Arabie un danger

L’Arabie en danger, l’Arabie un danger

L"attaque contre le poste garde-frontière saoudien par Daesh en dit long sur l’état du royaume wahhabite.

Dans les apparences et les déclarations solennelles, on pourrait être avisé de croire que c’est une politique hautement risquée, celle que l’Arabie saoudite est en train de jouer avec les « jihadistes » issus du son royaume.
Mais à la voir y persévérer, alors qu’elle commence à en subir les conséquences, laisse à désirer.

Signe que Riad joue avec le feu : l’attentat perpétré lundi dernier contre un passage frontalier saoudien à Arrar, à partir du sol irakien, et plus précisément de la région d’al-Anbar, contrôlé par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat Islamique-EI)

Informations hautement symboliques sur les quatre auteurs daeshistes de l’attentat, deux sont des saoudiens.
Et celui qui s’est fait exploser n’est autre qu’Abou Zar al-Challahi, connu pour avoir dirigé la campagne exigeant la libération des détenus dans les prisons saoudiennes et pour les chants qu’il a composés et chantés pour inciter l’opinion contre les autorités saoudiennes.

Ayant été écroué  dans la prison saoudienne de Haeri et interdit de voyage en fonction d’une décision officielle, il fait partie de ceux qui ont été libérés au début de la crise syrienne à condition qu’ils se rendent en Syrie. Là-bas il a combattu dans la région qui se situe entre Homs et Raqqa.
Depuis, il s’est rendu en Irak pour fait part à l’attentat frontalier contre l’Arabie.

C’est là que se situe le haut risque et Riad n’en a cure.
Car dans les faits, de plus en plus de miliciens saoudiens se rendent toujours en Syrie.

Le dernier convoi, selon Al-Safir, est dirigé par Abdel Rahmane al-Kouwayi et Jamal al-Aslami. Curieusement, ces deux derniers sont parvenus à sortir d’Arabie après y être retournés depuis deux ans.

«  Selon les informations, kouwayi et Aslami s’étaient rendus au début de l’an 2012 en Syrie, où ils ont adhéré au mouvement des Ahrar al-Cham (Libres du Levant) et combattu dans ses rangs avant de retourner au pays à la fin de la même année. Ils viennent de revenir en Syrie comme membres de Daesh », écrit le journal as-Safir.

Qu’ont-ils fait durant ces deux années ? Pourquoi n’ont-ils pas été arrêtés, comme prétendent le faire les autorités qui ont menacé ceux qui s’aviseraient de retourner de Syrie ? Et comment se fait-il qu’ils soient sortis à la tête d’un certain nombre de miliciens sans que les autorités ne le sachent ?

Quelque soient les réponses qu’elle peut donner, Riad ne peut plus être persuasive.
Les justificatifs qu’elle livre généralement - se débarrasser de ses  takfiristes, en espérant qu’ils périront dans la guerre d’usure qu’ils mènent contre ses adversaires régionaux -  n’ont plus raison d’être alors que les Daeshistes frappent à sa porte et qu’elle continue de les laisser faire.
   
Face à ce dilemme, seulement deux explications sont possibles: soit l’Arabie se trouve dans l’incapacité de les contenir, car ils sont désormais hors de son contrôle.
Soit elle les soutient en catimini.

Et dans les deux cas, le royaume n’est plus en danger, mais devient lui -même un danger.